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Présentation du projet :
L’origine du projet naît de la rencontre en 2011 de la famille Rochegonde avec le hameau de Bézornay, son doyenné clunisien et sa chapelle du XIème siècle classée à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques ; et le lien avec l’architecte Ludovic Forest. De part et d’autre une approche commune visant à redonner à la chapelle son intégrité, et à créer une extension résolument contemporaine, tel un nouveau bastion au sein du doyenné, afin de répondre aux besoins d’une famille nombreuse.
Restaurer la chapelle :
La dimension exemplaire de l’architecture de la chapelle invite à la restitution du volume général dégagé de toutes fonctions et interprétations domestiques. Ainsi, sont restituées les caractéristiques fondamentales de la chapelle, dénaturées lors de sa mutation en habitation. Elle est dégagée de l’auvent au Sud, recentrée sur son pignon Est, débarrassée de son plancher et de son incongrue cheminée. Sa nef avec son unique abside en encorbellement retrouve son intégrité sous la voûte en berceau. Ses arcatures et corbeaux sont restaurés, ses façades recomposées en accord avec l’esprit des XIème et XIIème siècles.
A l'abri du rempart médiéval, l'extension contemporaine :
En liaison directe avec l’existant restauré, mais sans impact sur la chapelle, l’extension est édifiée comme une nouvelle dépendance du doyenné. Elle se déploie à l’abri de la courtine jusqu’en limite du terrassement supérieur, englobant les constructions annexes dans sa composition. Ce mélange entre une interprétation contemporaine et les élévations en pierre des vestiges de temps immémoriaux fonde la tension du projet autour d’une passerelle tendue entre les styles et les époques, qui rend plus sensible encore la volonté de préserver et de valoriser l’existant, et de vivre commodément avec son siècle. Sans perdre l’idée d’une intégrité du bâtiment historique, ce trait est lancé entre ce qui était un lieu sacré et protégé, et la courtine qui l’abrite.
Le projet propose alors la constitution de trois bastions, volumes simples bardés de bois, jouant de l’équilibre des masses avec la courtine. Ces trois éléments composent, sur un niveau largement vitré en rez-de-jardin, la façade Sud adossée à la courtine. Une écriture structurelle intemporelle de madriers et de planches marque l’interprétation formelle d’une architecture de fortification, non domestique, inhospitalière de prime abord, mais subtilement habitable et discrètement ouverte sur le paysage. Respectant les impératifs de préservation du site, une simple structure d’acier supporte les bastions de bois, comme autant de cellules pour la vie domestique, qui, de courtines en chemins de ronde, conduisent à la terrasse qui domine le site.
La mise en œuvre de matériaux bruts, d’ordinaire employés pour la réalisation de constructions industrielles, combinée au savoir-faire artisanal de la restauration traditionnelle concourt à la richesse et à l’évidence même du projet, tellement simple et tellement complexe.
Les couloirs sont des coursives derrière la courtine, les escaliers se dérobent ou s’agrippent sur le rempart écorché, les chemins de ronde accompagnent le visiteur, les toits et les terrasses deviennent des vigies, le pontin relie la chapelle et la courtine, le moindre passage est stratégique. Marquant une place forte.
Réalisation vidéo : Matthieu Berner - 08/2018
Catégorie : Maison individuelle
Localisation de l'opération : 71250 Saint-Vincent-des-Prés (71)
Maîtrise d'ouvrage : Privée
Maîtrise d'œuvre : Ludovic Forest architecte
Programme : Restauration d'une chapelle et extension contemporaine
Année de réalisation : 2016
Superficie : 400 m²
Coût des travaux : 680 000 € HT
Restauration de la chapelle : 220 000 € HT
Extension contemporaine : 460 000 € HT
Attendus du jury :
Réalisation retenue pour :
- Une architecture au service du patrimoine classé, qui donne une nouvelle vie à un monument historique
- L’insertion contemporaine de la réalisation, avenir possible des villages ruraux